Un miracle ? Une apparition ? Non, une bonne nouvelle économique pour Saint-Hubert et pour toute l’Ardenne
Saint-Hubert. Son nom renvoie vers une image forte, celle d’un cerf crucifère légendaire. Son nom est connu à l’international. Et pas que des chasseurs ! Combien de toponymes inspirés en Belgique, en France, au Canada, aux Pays-Bas et même en Algérie ? De par le monde, combien de « bloodhound » ? Combien de lieux religieux comme à Amboise ou Chambord ? Combien d’hôtels, de restaurants ou de brasseries comme la fameuse chaîne québécoise de rôtisseries ou comme le lieu de toutes les affaires en plein cœur de Rungis. Merci aux évêques liégeois, aux moines et aux Borquins d’avoir donné à l’Ardenne un tel marqueur de territoire aux côtés de Bastogne, Spa-Francorchamps, Sedan, Chimay, Bouillon ou Achouffe pour n’en citer que quelques-uns.
Outre son nom et sa forêt, Saint-Hubert a aussi la grande chance de conserver encore debout dans son bourg monastique, à la fois le quartier abbatial et son église ; chance que n’ont pas eu d’ailleurs les autres abbayes bénédictines de Stavelot ou de Cluny en Bourgogne, mais chance qu’elle partage avec un autre grand nom, Saint-Michel, pour son Mont. Pourtant, les 16.000 m2 du palais demeuraient vides depuis quelques années sans aucune affectation et avec tous les risques que cela comporte.
Alors, alleluia ! Après la renaissance du château de Mirwart tout proche et reconverti en hôtel de luxe, ne faut-il pas sonner une nouvelle fois les cloches de Saint-Hubert (attention à ne pas faire de grimaces en même temps…) pour fêter l’accord du conseil des ministres fédéraux du 17 mai dernier qui, sous l’impulsion tenace de nombreuses forces vives luxembourgeoises, offre enfin une reconversion et un avenir dignes de ce nom à ce patrimoine exceptionnel de Wallonie.
Bientôt, et après un long processus de sélection, l’ensemble abbatial jouxtant la basilique accueillera en effet :
- un hôtel-restaurant avec espaces de réception-séminaire et un espace bien-être porté par la société ALP, fondée par André LACIRE (collection de boutiques hôtels ANIMA LOCI -L’Esprit du Lieu) ;
- une brasserie industrielle avec centre d’accueil des visiteurs, développée par le groupe Haelterman qui brasse déjà la … Saint-Hubertus ;
- une distillerie de whisky exploitée par Belgian Owl et son maître Distillateur Etienne Bouillon.
- des espaces d’expositions intérieurs et extérieurs soutenus par Europa Expo à qui on doit notamment les expositions « tout Hergé » ou « j’avais 20 ans en 45 » ;
A ce groupement, s’ajoutent les entreprises liégeoises Wust et Galère pour la partie technique. Ensemble, ils investiront environ 50 millions d’euros. La location est fixée entre 30 et 40.000 euros par an, dans un bail emphytéotique de… 99 ans.
On met notre main au feu que les moines et autre pères abbés de l’abbaye ne se retourneront pas dans leurs tombes et salueront ce beau partenariat commercialo-patrimonial privé-public ; eux qui furent à l’époque de grands businessmen sachant manier quelques grands principes du marketing (stratégie de marque, nombre de clients, panier moyen et fréquence d’achat) à travers leurs pèlerinages, leurs services « HORECA » et leur merchandising autour de leur Saint.
De belles découvertes gustatives et culturelles en perspective qui viendront sublimer un patrimoine riche de légendes et de croyances, à commencer par l’inspirante basilique et l’immensité des forêts environnantes.