Rendre la culture accessible au plus grand nombre, mettre en lumière le talent d’artistes locaux ou internationaux.
Égayer la ville et la rendre attractive, la transformer en espace d’exposition permanent et gratuit.
Proposer des moments de pause (ou de pose pour un selfie avec une œuvre), donner envie de lever les yeux vers un cadre devenu trop familier, de s’étonner. Interpeller, éveiller l’œil et l’esprit critique (beau ou pas beau ?), susciter un regard neuf sur des lieux fréquentés chaque jour…
Voilà pourquoi l’art envahit nos rues.
L’occasion de découvrir nos villes et villages d’une manière originale et de fréquenter des coins où l’on n’irait pas forcément.
Des fresques racontent le territoire
Aux quatre coins du territoire, les fresques habillent les murs. Qu’elles soient peintes par les jeunes du village, comme à Bouvignes ou à Barvaux, ou par des artistes locaux ou renommés, comme à Charleville-Mézières et Namur, elles partagent toujours un message et embellissent le cadre de vie.
A Charleville-Mézières, les fresques rendent visible à tous les textes d’Arthur Rimbaud, l’enfant du pays. Il existe déjà un parcours Rimbaud, qui mène le promeneur en des lieux qu’il a fréquentés. Un parcours de fresques s’y est ajouté au fil des années.
A Namur, la plus ancienne est la ‘Fresque des Wallons’, sur la façade de l’hôtel de ville. Il s’agit d’un trompe-l’œil où des personnages célèbres de Wallonie apparaissent aux fenêtres, où des livres évoquent des lieux, des événements, des personnages. Entièrement restaurée en 2018, elle a accueilli des personnages supplémentaires. Une belle façon de tester sa connaissance de la Wallonie… Disséminées dans la ville, d’autres fresques évoquent le Pop Art, la poésie, le pouvoir de la nature, des personnages célèbres, les défis écologiques ou encore la conservation des archives, avec cet autre trompe-l’œil mettant en scène une antique machine à écrire, sa vieille lampe et ses dossiers, sur le pignon du bâtiment abritant les Archives de l’Etat. En tout, une vingtaine de fresques habillent les murs de la capitale wallonne.
Des œuvres d’art au coin d’la rue
Croiser une œuvre d’art en faisant ses courses ou en flânant, en partant au boulot… Et pourquoi pas ? Sur les ronds-points, les façades, les places, les œuvres d’art s’installent.
On connaît les chaises-poèmes de Michel Goulet, à Charleville-Mézières, Dinant, Nismes et Namur. Intitulées « Les Espaces du dedans », elles invitent les passants à se poser un instant et à laisser leur esprit vagabonder au gré des poèmes gravés.
A Namur toujours, les petits personnages d’Isaac Cordal peuplent les recoins les plus improbables du centre-ville et obligent à lever la tête pour les repérer. Surprenant aussi, ce banc public géant en bord de Meuse, si instagramable…
A Dinant, c’est le saxophone qui donne le ton de l’art urbain, normal, son inventeur est né dans la petite cité mosane. Sur le pont, une trentaine de saxos géants portent haut les couleurs de l’Europe. Le parcours des anamorphoses, la clepsydre de verre ou encore Monsieur Sax lui-même, installé sur un banc devant sa maison, constituent un beau fil rouge de découverte de la ville.
Quand l’art sort du bois
L’art aime aussi se mettre au vert en Ardenne. Les sentiers d’art et parcours d’artistes se multiplient.
Les Sentiers d’art en Condroz-Famenne, une boucle de 150 km, donnent à voir 53 œuvres de land art, c’est-à-dire réalisées au départ des matériaux naturels présents sur le terrain. 18 boucles de 7 à 20 km permettent de découvrir une partie des œuvres.
A Sainte-Ode, le sentier artistique d’Orti est né d’un projet transfrontalier associant six parcs naturels (belges, français et luxembourgeois). Dans la réserve domaniale d’Orti, cinq artistes ont intégré leurs œuvres d’art à la nature. En tout, neuf œuvres d’art balisent un circuit de 3,3 km qui prend son départ au syndicat d’initiative d’Amberloup.
Et même sur l’autoroute
Plus surprenant encore, l’art s’invite parfois sur l’autoroute…
A Saulces-Monclin, Woinic, le sanglier géant en métal de 8 mètres de haut, créé par Eric Sléziak en hommage à la métallurgie ardennaise, domine l’aire de repos et pose patiemment pour les selfies avec les passants.
A l’approche de Lavaux-Sainte-Anne, c’est l’Arc majeur en acier corten de Bernar Venet qui surplombe le trafic à une hauteur de 60 mètres.
